Coup de foudre et passion : regarder lovesick

Pour passer le confinement, pourquoi ne pas découvrir ou redécouvrir la série lovesick ? C’est une histoire d’amour et de sex riche en passion, mais aussi drôle et amusante. Diffusée pendant 25 minutes en 22 épisodes, la série commence en 2014 et la troisième saison est sortie en 2018. Encore faut-il savoir les atouts de cette série.

De l’humour au rendez-vous

A titre de rappel, lovesick est une série avec comme personnage principal Dylan. Un jeune homme atteint d’une maladie sexuelle qui se transmet justement par le sexe. De ce fait, il doit revoit toutes les ex petites amies afin d’éclaircir le sujet. Le premier atout de cette série est donc l’humour. On en rit avec des sarcasmes, de l’ironie et de l’humour tellement british.

Outre l’humour, la série reflète également la réalité des rencontres amoureuses. Ceci dit, loin de l’idéalisation d’une rencontre mignonne et qui finit bien. Au contraire, dans la série, on assiste à différentes rencontres qu’on rencontre dans la vraie vie. Certaines rencontres sont brèves et insignifiantes. D’autres sont brèves, mais pleines de passion. D’autres encore sont le coup de foudre total, mais sans aucun avenir.

Attention, cela ne veut pas dire que toutes les rencontres sont comme cela, mais cela représente bien une autre face des rencontres qu’on ne trouve pas souvent dans les films.

Un format original

On apprécie également lovesick par le fait qu’il est facile de s’identifier aux personnages. Prenons l’exemple de Luke, ce personnage qui incarne un ami, drôle et avec beaucoup d’humour. Un personnage qui cependant devient plus complexe avec le temps. En effet, Luke est finalement un garçon blessé qui se cache derrière son humour pour ne pas évoquer ses blessures du passé. Il évolue avec le temps et on arrive facilement à le comprendre.

Par ailleurs, il faut rappeler que la série se présente en un format peu ordinaire. En effet, on assiste à deux époques en même temps. Il y a l’époque présente qui raconte l’histoire actuelle. Puis il y a le passé qui raconte une partie d’histoire de Dylan, de Luke et d’Evie. Des parties qui aident à comprendre certaines circonstances du présent.

La profondeur émotionnelle et la mise en scène

Au-delà de la comédie et des ressorts temporels déjà évoqués, la série gagne en puissance grâce à une attention soutenue portée à la résonance émotionnelle, à l’intimité et à la psychologie des protagonistes. Les scènes apparemment anodines deviennent des moments clefs parce qu’elles exploitent le sous-texte : regards, silences, et micro-confidences construisent une véritable « dramaturgie de l’intime ». Le recours aux retours en arrière n’est pas uniquement décoratif ; il fonctionne comme une forme de thérapie narrative permettant d’assembler les pièces d’un arc narratif fracturé. La mise en scène mise sur des plans rapprochés, un tempo mesuré et une direction artistique qui favorise la proximité, transformant ainsi la chimie entre personnages en vecteur principal d’identification pour le spectateur.

Sur le plan formel, la série utilise également des outils souvent négligés : le design sonore, le rythme des dialogues et la construction progressive des tensions relationnelles concourent à donner à chaque rencontre une texture distincte. Ces éléments servent une écriture qui explore la dynamique relationnelle contemporaine sans en gommer la complexité — ni l’embarras, ni la tendresse, ni la maladresse. Pour qui souhaite approfondir l’analyse de ces choix esthétiques et comprendre comment narration non linéaire, arcs émotionnels et réalisme social s’articulent pour produire un récit crédible, des pistes d’interprétation supplémentaires sont disponibles sur Passion Ciné. En somme, la force de la série repose autant sur son humour que sur sa capacité à traduire, par la mise en scène et l’écriture, la fragilité et la persistance des liens humains.